On a beau prôner la supériorité de la mouvance open source, lorsqu’on se targue d’être informaticien, on doit parfois se faire violence.
J’ai donc eu ma première expérience d’installation de Windows Vista. Et comme souvent avec les premières fois, le résultat est… Mitigé.
Plantons le décor : une machine, processeur Intel Dual-Core, carte-mère Asus P5B-E, audio intégrée, deux prises réseau dont une en gigabit, carte vidéo NVidia 8600 GTS, un disque dur système IDE contenant déjà Windows XP et Ubuntu, trois autres disques SATA et pour finir un lecteur/graveur de DVD. Bref, rien de bien fantastique.
Insertion du DVD, redémarrage de la machine. Je veux écraser mon installation XP et la remplacer par Vista. Elle ne me sert quasiment pas.
Bref, message habituel qui m’enjoint d’appuyer sur une touche pour démarrer sur le DVD.
Je m’exécute. Il s’exécute. Et là, je poireaute un bon moment. Un écran avec un fond vert-bleu un peu psyché, mon pointeur de souris s’orne d’un cercle qui tourne. Il semble que le sablier a disparu chez nos amis de MiniDoux. Et rien d’autre pendant plusieurs minutes. Pas même un message de bienvenue?
Bref, le reste est plutôt standard. L’installeur a bien reconnu mes disques, il reconnaît les partitions NTFS mais bien sûr indique que ma partition ext3 et le swap sont des partitions ‘inconnues’ (bel exemple que d’ignorer la possibilité qu’il existe autre chose dans ce monde que ce qu’a inventé la firme de Redmond).
Je sélectionne ma partition Windows XP. Chose intéressante, l’installateur détecte l’installation précédente, et me propose de tout écraser, ou de copier les anciens fichiers dans un répertoire. Je prends ça. Et ça marche. Vista s’installe, et planque mes anciens fichiers à côté.
Installation sans accrocs, Vista boote, je suis loggé.
Bon, c’est plutôt beau. Mais la résolution de mon écran n’est pas bien détectée, je n’ai pas de son, et pas de réseau. Vive le plug’n play, hein?
Bon, je passe sur une autre machine, et je récupère les drivers estampillés Vista. Bon, le driver NVidia ne pose pas de problèmes. Le driver son fonctionne. Le driver de la carte réseau, c’est une autre histoire. Je le lance une fois, j’ai droit à des erreurs d’installation. Une deuxième, toujours des erreurs. Et toujours pas de connexion.
Je redémarre. Rien. Je réinstalle encore les drivers, toujours les mêmes erreurs. Mais là, miracle, la connexion se fait. Mouais. C’est pas top, ça. Y’a pas que sous Linux que les constructeurs ne savent pas faire de drivers, on dirait.
On est connecté. On peut se faire une idée du schmilblick maintenant :
Premières impressions : c’est relativement beau. On sent que des pros se sont penchés sur le design. Les couleurs noir / bleu / vert sont agréables à l’oeil, le fond d’écran bambos saturés donne un côté Zen, les gadgets sur la droite offrent des fonctionnalités intéressantes. Une fois l’interface Aero activée, on a de la fluidité et de zoli effets. Sans Aero, c’est aussi bon que GNOME sans compiz-fusion (peut vraiment mieux faire, quoi).
Mais quand ça fait plus de deux ans qu’on essaie compiz / beryl / compiz-fusion sous Linux, on a comme qui dirait un arrière-goût de déjà vu. Pareil pour les gadgets, pas mal d’applets fesaient déjà ça (le programme screenlets).
En ce qui concerne l’interface en elle même, l’utilisateur perd tous les repères qu’il pouvait avoir avec les versions précédentes. Je pense en particulier à l’explorateur de fichier :
Pour se promener dans l’arborescence, on n’a plus la barre de boutons qui permet de remonter d’un niveau, ou de copier / couper / coller, etc… Par contre, on peut se déplacer en cliquant dans l’ancienne zone de chemin, un comportement qui ressemble à s’y méprendre à celui de l’explorateur de GNOME.
En fait, et c’est paradoxal, à vouloir contenter l’utilisateur de base (ce n’est pas péjoratif), ils ont augmenté la complexité de l’interface, tout en ne tenant pas compte de l’utilisateur avancé, habitué et efficace avec l’ancienne interface.
En ce qui concerne les jeux (quand même la seule raison qui me pousse à garder une partition Windows chez moi), et bien c’est tout ou rien. Bioshock, jeu tout récent estampillé Games For Windows, fonctionne très bien (et il déchire, ce jeu). Tomb Raider Legends tourne sans aucun problèmes. Trackmania Nations refuse de se lancer, quelques vieux jeux ont un comportement bizarre (plantage lors des sauvegardes, c’est un peu gênant).
Bref, en conclusion, c’est beau, ça change, mais c’est loin d’être une révolution. Je reste sous Ubuntu pour mes activités de tout les jours.
K.