Autonomie : La Liberté de Pensée

« Autonomie : La Liberté de Pensée » est une excellente fiction écrite par Jean-Michel Smith et traduite de l’anglais par Thomas Tempé, Frédéric Henry, Thibaud Choné, Germain Chazot, Cédric Corazza, Toto Litoto, Arno Renevier, Benoit Audouard, Elisée Maurer, Thierry Pierron, Mathias Le Griffon, Stéphane Gimenez et Joëlle Cornavin.

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Pourquoi est-ce que tout ces salamalecs sur les droits d’auteur sont indispensables? Laissez-moi vous résumer cette histoire :

Dans un futur pas si lointain, les grosses sociétés sont toutes puissantes. Tout ce qui pouvait être breveté l’a été, le code génétique, les produtions artistiques, les logiciels, les technologies… L’innovation devient tout bonnement impossible, puisque toute tentative d’invention finit par se heurter à des brevets « préventifs » déposés contre espèces sonnantes et trébuchantes par ces entreprises toutes puissantes. Pas moyen d’utiliser un ordinateur avec un autre système d’exploitation que celui qui a été vendu avec. Internet n’est plus qu’une vaste vitrine publicitaire, ou seul les contenus filtrés, dûment autorisés sont disponibles.

Dans un mouvement qui rappelle bien-sûr les débuts de l’informatique et d’Internet, quelques scientifiques mettent au point un système révolutionnaire leur permettant de charger leur conscience dans un environnement informatisé, et mènent en simulation les expériences qu’ils ne pouvaient pas lancer dans le réel à cause des contraintes légales.

S’en suit une véritable chasse aux sorcières à l’encontre de ces dangereux rebelles qui pensent pouvoir aller à l’encontre des organisations mondiales, garantes de la protection de la propriété intellectuelle et des brevets.

Cette fiction n’en est pas forcément une. Il suffit de voir le mécontentement des employés de l’Office Européen des Brevets (article de Numérama) qui décrient le système actuel, responsable pour eux « [...] de favoriser l’octroi de titres de brevets pour tout et n’importe quoi, en accordant des brevets avec une formidable largesse à n’importe qui en fait la demande ».

Pour rappel, 30 000 brevets logiciels ont étés octroyés en Europe de manière préventive, alors qu’ils sont toujours interdits dans nos contrées. Y-aurait-il un soupçon de lobbying quelque part? C’est fort possible.

Mais il est également dans l’intêret des bureaux des brevets d’accepter un maximum de demandes. Non pas parce qu’ils « favorisent l’innovation », comme on nous le répète bien souvent, mais parce que chaque brevet apporte une manne d’argent bienvenue. En effet, le dépôt de brevet se paie, cher. Et l’entretenir coûte tout autant. De plus, dans un phénomène de cercle vicieux, on en est venu à mesurer l’innovation d’un pays en fonction du nombre de brevets déposés!

Mais que demande le peuple, alors? Faut-il devenir des bolcheviks? Faut-il qu’une invention appartienne à tous, peu importe ce qu’elle aura coûté en recherche? Va t’on déposséder l’inventeur du fruit de son labeur?

C’est en tout cas ce que les grosses boîtes prétendent, en se servant de l’image du pauvre artiste, de l’inventeur solitaire, qui se voit dépouillé par les pirates. Et ces sociétés de s’ériger en défenseurs de la veuve et de l’orphelin. Les brevets, conçus à l’origine pour protéger les inventeurs, servent désormais à assurer une manne financière à ceux qu’ils l’ont déposé, ou à empêcher d’autres de travailler sur le domaine concerné. D’une protection, ils sont devenus une arme. Si la lettre de la loi est respectée, son esprit s’en est allé.

Ce que le peuple éclairé qui a un peu réfléchit au problème demande, c’est de l’intelligence dans les dépôts de brevets.

- Il faut laisser le temps et les ressources aux bureau des brevets pour étudier chaque demande de manière critique! Cela veut également dire chasser le lobbying et la corruption.

- Il ne faut pas oublier qu’on ne doit pas breveter une idée, un concept, mais seulement son implémentation. On a le droit ‘de faire pareil’, du moment qu’on ne copie pas l’invention (il s’agit dans ce cas d’une contrefaçon). Le cas des brevets logiciels est directement concerné. Breveter le concept de « stocker temporairement un flux d’information entre un émetteur et un recepteur fonctionnant à différentes vitesses » obligerait quiconque met en place un système de cache à payer des royalties à celui qui dépose cette idée. Hallucinant!

- Il faut réduire la durée des brevets, en particulier sur les médicaments. Et accepter que dans des cas de force majeure, le brevet devienne caduque (lutte contre une épidémie mortelle, par exemple).

Bon, d’autres personnes, bien meilleures et plus éloquentes que moi, se sont déjà exprimées sur ces sujets (et ne manqueront pas de le faire encore). Rappelez-vous. Nous ne sommes pas contre les brevets, mais contre leurs abus! A nous de rester vigilants.

K.

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